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le blog de Grimpeur-du-26

Visite de Chamaret

10 Mai 2015 , Rédigé par Ferrandis Rémi Publié dans #visite touristique


Chamaret (Camaretum en 1270; Chamaretum en 1468).
Le radical primitif du mot annonçait une construction voûtée.


L'édification du château-fort amena très probablement la réalisation des premières maisons en pierre, quoique des constructions plus anciennes subsistent encore dans la commune. Plus tard une deuxième enceinte, complétant celle du château, fut érigée. Elle englobait une partie du village actuel et comprenait trois portes. Deux sont encore apparentes aujourd'hui, la Porte de la Fontaine (Grande-Rue) et une porte au Nord (rue du Caladun).


Toutes ces fortifications du premier village furent démantelées par les Adhémar de Grignan
en 1586. De nombreuses maisons gardent encore l'empreinte de l'époque médiévale.

Le site " Les Puys ", sur lequel a été bâtie la forteresse de Chamaret, fut occupé
dès l'époque romaine. La construction proprement dite a été réalisée entre le XII et le XIVème siècle, par Dodon de Chamaret et ses succésseurs.


La forteresse féoddale primitive se composait du donjon ( La Tour ) complété de deux bâtiments d'habitation, accolés au donjon, l'un au Nord, l'autre à l'Ouest, ainsi qu'une chapelle au Sud-Est. Par la suite, Almaric de Chamaret, de la branche cadette,
fit son propre donjon( Le Pigeonnier ).


Une restauration partielle fut effectuée entre 1894 et 1895, grâce à un don à la commune, d'un habitant de Chamaret : Xavier Sylvestre.


La " Tour " fut remise en état et la plateforme rocheuse consolidée par un mur de soutènement. Lors de la restauration, fut installée également une cloche au sommet de la " Tour ".


Une " Etude architecturale et historique de la forteresse féodale de Chamaret ", réalisée par Monsieur Jean Boissier, est disponible sur place.

istoire succinte de Chamaret (1)
"L'occupation du sol de Chamaret par l'homme est certainement très ancienne. De nombreux outils de silex de l'époque néolithique ont été trouvés en maints endroits de la commune, en particulier des racloirs et des lames de petite dimension que Monsieur Héritier, préhistorien, date de la période chasséenne (2500 à 2000 avant J.C.).


Les innombrables bories ruinées et les imposants alignements de pierres qui jalonnent tout le plateau du ROUVERGUE, dans la partie ouest de la commune, ont pu être établis à partir de l'âge du bronze ( 1800 à 900 avant J.C.).


Des sépultures de cette période, accompagnées de poteries caractéristiques, ont été mises à jour dans la Buisse.


Au Vème siècle avant J.C., les LIGURES, qui occupent tout le Sud-Ouest de la Gaule, subissent la première invasion celtique. Les CELTES se mèlent souvent pacifiquement aux populations autochtones. Dans notre région les Celto-Ligures forment la peuplade des TRICASTINS qui ne tardent pas à organiser politiquement, militairement et économiquement leur pays. Chamaret fait partie du Tricastin et constitue l'un des points forts de la marche orientale qui le protège.


Dans son important ouvrage sur le Tricastin ( bibliographie #1 ), Monsieur Claude BOISSE signale l'existence d'un oppidum défensif, repéré par la photographie aérienne, sur le plateau des Everrunes situé au sud de la commune.


Un long rempart, haut encore par endroits de plus de deux mètres, subsiste du côté Est du plateau. La face Ouest de l'oppidum était protégée par la zone marécageuse correspondant aux lieu-dit les Paluds de Montségur-sur-Lauzon qui faisait partie de l'ensemble navigable s'étendant depuis les Paluds de Chamaret jusqu'à Sérignan.


Le souvenir de cette voie navigable subsiste encore dans les toponymes des quartiers voisins de Chamaret :


- Les Paluds


- Les Estagniers


- Les Barquets


- Et dans le curieux bas-relief remployé à la chapelle de Colonzelle et représentant une barque chargée de tonneaux.




L'occupation romaine fait disparaître le Tricastin indépendant. La découverte à Chamaret, par Monsieur VIGNAUD, de thermes romains du Ier siècle après J.C., au quartier des Chamblas, et l'abondance de tessons de céramique sigilée dans ce quartier, laissant supposer qu'une villa romaine existait à proximité de ces thermes, prouvent que le pays a été occupé par des colons romains à cette époque. Cette occupation est confirmée par la présence, en quelques endroits de la commune, de morceaux de tégulas (tuiles).




Lors des travaux de restauration de la tour de Chamaret (le plus haut donjon), en 1895, des sondages ont permis la mise à jour , sous la tour actuelle des fondations d'un bâtiment plus ancien, à la base carrée; il s'agit très probablement des restes d'une spécula romaine.Ces tours d'observation et de signalisation que les Romains édifièrent au IVème siècle après J.C., sur des points élevés, pour se protéger des invasions barbares.




Que sont devenus les CELTO-LIGURES qui occupaient le pays avant la conquête romaine?


Ils ont été rejetés dans les zones les plus déshéritées, comme en témoigne l'ouvrage de Monsieur PIGANTOL sur le cadastre romain d'Orange ( bibliographie #2 ). Le cadastre B précise en effet quelles furent les terres restituées aux indigènes.Ce sont toutes les zones incultes, et aujoud'hui vides, occupées par les immenses dépots de pierres et les anciennes bories des bois du Rouvergue et des Balives.


La nuit du début du moyen-âge a laissé peu de souvenirs à Chamaret, sinon celui d'un couvent, ou d'une chapelle, situé au quartier des Chamblas au sud de la commune, peut être à l'emplacement des anciens thermes romains.




Le village s'est édifié peu à peu au pied du château fort dont la présence est attestée au XIIème siècle par un acte qui mentionne le passage en 1157, en ce château, d'ARMAND DE BOURDEAUX qui se rendait en pélerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle.Cet edifice a été construit à la pointe nord d'un éperon rocheux transformé en motte par un creureusement dans le roc d'un profond et large fossé au Sud du château.Ce mode de défense semble exceptionnel dans le Sud-Est de la France. La protection était renforcée par deux épaisses murailles parallèles et percées de meurtrières.




Le château comporte aujourd'hui une belle tour à section carrée, qui doit dater de la deuxième moitié du XIIème siècle, qui a été restaurée en 1895 et, outre les restes des deux remparts, les vestiges de bâtiment d'habitation qui, avec les murailles, doivent remonter au XIVème siècle.




C'est à partir du XIIème siècle que l'histoire de Chamaret, basée sur des documents écrits, peut être esquissée, grâce surtout à deux cartulaires :


- celui des Templiers de Richerenches


- celui de l'Evêché de Saint-Paul-Trois- Châteaux ( bibliographie #3 et #4 )


En 1118 le premier seigneur connu, du lieu, s'appelait DODON DE CHAMARET. Le prénom Dodon sera celui des fils aînés de la famille, pendant près de deux siècles (Dodon ou Do : contraction de Dieudonné).


C'est au cours du XII ème siècle que les noms patronymiques deviennent héréditaires et définitifs. Mais cette règle n'est pas absolue; c'est ainsi que GONTARD LOUP, fondateur de l'abbaye d'Aiguebelle en 1137, eut un fils qui s'appelait PIERRE DALMAS.




Heureusement pour les historiens, chaque famille emploie un petit nombre de noms de baptême, toujours les mêmes et cette répétition a presque la valeur d'une preuve de filiation (Pour les CHAMARET : DODON, ALMARIC, BARAST, GUILLAUME, PIERRE, RAYMOND).




Après les invasions des Normands et des Sarrasins, le régime féodal s'est installé partout, les souverains se montrant impuissants à assumer la sécurité de leurs sujets; ceux-ci se placent sous la protection du seigneur local et construisent leurs maisons à l'abri du château fort. La souveraineté du roi ou de l'empereur devient en fait purement nominale.


C'est ainsi que, à cette époque, la région comprise entre le Valentinois et le Comtat Venaissin était constituée par de multiples seigneuries à peu près indépendantes.




Les premiers CHAMARET cependant étaient sous la tutelle de l'Evêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, mais la famille des CHAMARET était assez puissante, puisque DODON était le suzerain du seigneur de Rochefort-en-Valdaine et également coseigneur de Valréas. Le fait que les CHAMARET restèrent coseigneurs de cette cité durant deux siècles témoigne de l'importance de cette famille.


DODON eut quatre fils; deux de ses fils : DODON II et AMAURIC (ou ALMARIC) assistaient en leur château de Chamaret, le 15 septembre 1157 à la signature d'un acte de donation aux templiers de Richerenches.


Cet acte, déjà cité, mentionne la présence du donateur :


ARMAND DE BOURDEAUX,


ainsi que celle de témoins de haut rang :


DEODAT DE L'ESTANG, commandeur de Richerenches


BERENGER DE MORNAS, évêque de Vaison la romaine


HUGUES DE BARCELONE, procureur de l'ordre du Temple (Templiers) pour l'Espagne et pour la Provence


Une telle reception de si hauts personnages a dû être accompagnée de fêtes exceptionnelles car le XIIème siècle fut dans ces régions une époque des plus brillantes.


" A cette époque, écrit Augustin THIERRY, le midi de la France était le pays le plus civilisé d'Europe.


Les nobles, pour la plupart étaient des hommes cultivés, poètes ou protecteurs de la poésie. Les provençaux étaient les seuls poètes de leur temps et il y avait plus d'un demi-siècle que leur poésie rimée faisait les délices des grands de toute l'Europe :


LOUIS VII, roi de France,


RICHARD, roi d'Angleterre,


l'Empereur FREDERIC,


les Comtes de Toulouse et de Poitiers."


(Extrait de " Histoire du Comtat Venaissin "de J.Fornery)


A cette réception ARMAND DE BOURDEAUX donnait aux Templiers le droit de pacage sur toutes ses terres et confirmait les donations antérieures.


istoire succinte de Chamaret (2)


Les donations aux communautés religieuses (Temple de Richerenches, Abbaye d'Aiguebelle) furent innombrables à cette époque; on pourrait multiplier les exemples qui témoignent d'une générosité inconcevable de nos jours.
Pendant plus d'un siècle la seigneurie de Chamaret restera indivise (non divisé matériellement) entre les deux branches de la famille : celle descendant de DODON, deuxième du nom et celle descendant d'ALMARIC.


Parmi les descendants de DODON II, un personnage se signale particulièrement à notre attention, c'est GUILLAUME DE CHAMARET, juriconsulte réputé dont la compétance fut très souvent utilisée par les évêques de Saint-Paul-Trois-Châteaux, GEOFFROY puis LAURENT.


En 1236 l'évêque a recours à lui pour arbitrer, en collaboration avec l'évêque AMI d'Orange, représentant l'archêque d'Arles un différend très grave qui l'opposait à ADHEMAR DE MONTEIL qui était possessionné à Saint-Paul-Trois-Châteaux, ce qui constituait un très grand danger pour l'Evêché.


Ce différend portait sur la vente faite en 1222 par GIRAUD ADHEMAR à l'évêque GEOFFROY, à un prix très bas, de tous les droits des ADHEMAR sur Saint-Paul-Trois-Châteaux.Mais AIMAR fils de GIRAUD contesta la vente.


L'arbitrage de GUILLAUME DE CHAMARET fut très habile car tout en reconnaissant hautement la légitimité de la réclamation et en donnant à AIMAR la possibilité de racheter ses droits sur Saint-Paul, il accompagnait ce rachat de clauses telles que celui-ci perdait tout attrait pour AIMAR.


En fait les ADHEMAR ne retrouveront jamais leurs droits sur Saint-Paul et les évêques se trouveront définitivement débarrassés de leurs dangereux concurrents dans cette ville.


La renommée de GUILLAUME DE CHAMARET dépassera largement le cadre du Tricastin. Les "Mévouillon" et le Dauphin GUIGUES VI auront recours à sa compétence juridique. Ce dernier envoya en 1248, GUILLAUME auprès d'AYMAR DE POITIERS, le puissant et bouillant comte du Valentinois, qui était en lutte avec le Dauphin pour essayer d'obtenir une trêve; GUILLAUME fut mal reçu et même maltraité. Ceci dût le décourager car à partir de ce moment là on ne le voit plus intervenir dans les affaires des autres.Par contre il s'occupe des siennes, et fort bien car sa fortune ne cesse de s'accroître :


En 1250 il est possessionné à Châteauneuf de Mazenc, à Faucon, à Charols, à Cléon d'Andran, à Eyzahut, à Visan,
à Taulignan et à Valréas. A Chamaret, il partage la seigneurie en indivision avec les membres de l'autre branche, descendante d'ALMARIC, mais il est indépendant vis à vis de l'évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, alors que l'autre branche en dépend.




En 1254 intervient le partage des biens de Chamaret, partage qui sera le point de départ de la baisse de la puissance de cette famille. La division se fait entre la branche descendant de DODON II dont GUILLAUME fait partie et celle descendant d'ALMARIC dont le représentant est RAYMOND LOUP de la famille de Rochefort-en-Valdaine et époux de feue BARASTE DE CHAMARET.




L'année suivante GUILLAUME achète à RAYMOND LOUP sa part de Chamaret et devient ainsi, pour cette part, vassal de l'évêque de Saint-Paul-Trois-Chateaux.La même année, en 1255, il inféode (donne en fief) la part qu'il détenait en franc alleu (franche de toute redevance) à ADHEMAR DE MONTEIL, nouvellement installé à Grignan; il recevait en échange cent livres viennoises.


Cet hommage (reconnaissance d'un vassal à un suzerain sur une possession) est le premier signe du déclin de la famille DE CHAMARET et le début de l'installation dans cette seigneurie des ADHEMAR DE GRIGNAN.


Lorsqu'on se reporte à l'état des relations entre les deux suzerains de Chamaret, GIRAUD ADHEMAR et l'évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, aux prétentions des ADHEMAR à Saint-Paul, vers 1230, puis après l'acquisition de la seigneurie de Grignan, à la même date, au développement de cette seigneurie, on comprend que le territoire de Chamaret, limitrophe du domaine épiscopal et de celui des ADHEMAR, soit devenu l'enjeu de transactions et de discussions dont les actes officiels connus ne doivent constituer en fait qu'un faible écho.


Evincés de Saint-Paul-Trois-Châteaux, les ADHEMAR convoitent Chamaret et c'est la famille DE CHAMARET qui fera les frais de cette concurence.




GUILLAUME DE CHAMARET meurt en 1270 après avoir vendu à l'évêque BERTRAND DE CLANSAYES la part qu'il avait acquise en 1255 par achat à RAYMOND LOUP. Le paiement en sera fait aux créanciers de GUILLAUME, ce qui laisse supposer que celui-ci avait des difficultés financières. Il avait vendu auparavant à ALPHONSE DE POITIERS, frère du roi SAINT LOUIS, sa part de coseigneurie sur Valreas.




Que devient la famille DE CHAMARET après 1270 ? Les enfants de GUILLAUME sont dans les ordres. En 1306 un nouveau seigneur de Chamaret, vassal des ADHEMAR DE GRIGNAN est cité : il s'appelle PIERRE CERMANCHI. La famille descendant de DODON I a donc été écartée de son domaine ancestral qu'elle détenait depuis près de deux siècles.




En 1338 le nouveau seigneur de Chamaret s'appelle GUILLAUME FAURE.


En 1353 son succésseur, LAMBERT FAURE, renouvelle à GIRAUD ADHEMAR, seigneur de Grignan, l'hommage que son prédécesseur avait rendu en 1255 à ADHEMAR DE MONTEIL.A cette époque, Chamaret est donc divisé en deux seigneuries : celle des FAURE, vassaux des ADHEMAR DE GRIGNAN,et celle de l'Evêque, acheteur de la part de RAYMOND LOUP.


Depuis la première moitié du XIIème siècle, patiemment, les ADHEMAR accroissent leur territoire:


- Ils détiennent depuis 1215 la fortesse de Barry (au Sud de Saint-Paul-Trois-Châteaux)


- En 1222, ils se rendent maîtres de Montségur-sur-Lauzon


- En 1230, ils font l'acquisition de Grigan et forment la branche des ADHEMAR DE GRIGNAN


- En 1244, ils acquièrent le haut domaine de Colonzelles


- En 1255, le haut domaine de la moitié de Chamaret puis quelques années plus tard, le domaine utile de
Chantemerle les Grignan


Si l'on tient compte des possessions plus anciennes de la famille des ADHEMAR telles que Clansayes et la Garde-Adhémar, on s'aperçoit qu'un véritable investissement du Tricastin est commencé. Aussi les relations entre l'Evêque et les ADHEMAR sont tendues.


Depuis 1217 où les deux seigneurs engagés dans la Croisade des Albigeois étaient dans des camps opposés, les luttes plus ou moins ouvertes, suivies de paix plus ou moins fragiles, ne cessent de se produire.A Chamaret, où les hommes de l'Evêque côtoient ceux du seigneur de Grignan, la situation est explosive.


En 1353 les deux seigneurs sont à nouveau en guerre.GIRAUD ADHEMAR ordonne à son nouveau vassal, LAMBERT FAURE, d'apposer les scellés sur les maisons de l'Evêque.LAMBERT FAURE refuse et entre en lutte ouverte contre son suzerain. L'affaire se termine par l'assassinat de la mère du seigneur de Grignan, DECHMNE D'UZES, assassinat dans lequel LAMBERT FAURE est impliqué.Celui-ci doit s'enfuir et GIRAUD ADHEMAR entre en possession directe de son fief à Chamaret.

Ainsi, un siècle après l'hommage rendu par GUILLAUME DE CHAMARET, les ADHEMAR deviennent coseigneurs de ce territoire.


La saisie de la part des FAURE à Chamaret ne sera pas contestée mais il faut officialiser cette acquisition, le traité du 20 novembre 1363, avec le gouverneur du Dauphiné y pourvoira . Par cet acte le seigneur de Grignan recevait mille florins avec l'assurance de la sauvegarde delphinale... GIRAUD ADHEMAR, de son côté, se reconnaissait vassal du Dauphin pour le château de Chamaret, les fiefs de Sarçon et des Tourettes, s'obligeait à le servir envers et contre tous, sauf la Reine de Sicile, Comtesse de Provence, et le seigneur de Montélimar et lui abandonnait, en temps de guerre, l'usage de son château de Chamaret, à la charge de le rendre dans le même état qu'avant.




Le territoire de Chamaret se trouve donc officiellement partagé entre deux maîtres rivaux : le seigneur de Grignan et l'Evêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Les différents alors se multiplient entre les deux coseigneurs, notamment en 1374 et 1379. Devant le danger de la puissance grandissante des ADHEMAR DE GRIGNAN, implantés de plus en plus solidement à Chamaret, l'Evèque de Saint-Paul, qui a probablement à lutter contre d'autres voisins entreprenants et qui a de plus des difficultés financières va chercher un appui, lui aussi, auprès de plus puissant que lui.






C'est là l'origine du traité de pariage signé le 25 septembre 1408 entre DIEUDONNE D'ESTAING, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux et le roi CHARLES VI, Dauphin de Viennois.Ce traité, bien que contraire au serment du sacre de l'Evêque, est justifié par Boyer de Sainte Marthe, l'historien des évêques de Saint-Paul, par la nécessité de " remédier aux mortalités, guerres, tribulations et oppressions des hommes d'armes, ainsi qu'aux tracasseries, envahissements, oppressions et tribulations que certains nobles voisins et grands causaient incessament à lui, à son église et ses sujets " . ( bibliographie #5 )


Par ce traité le roi accordait sa protection à l'Evêque en échange de la moitié des revenus du domaine episcopal. Cet appui fut-il vraiment efficace ? Que peut représenter l'aide apportée par la royauté à cette époque
de la guerre de cent ans ?




Le roi CHARLES VI est fou, JEAN SANS PEUR, Duc de Bourgogne et cousin de CHARLES VI, après avoir fait assassiner le frère du roi, LOUIS D'ORLEANS, en 1407, s'est emparé du pouvoir pour un temps.


La guerre civile entre le parti des Bourguignons et celui des Armagnacs fait rage et le pouvoir passe de l'un à l'autre. Paris se révolte contre la royauté. La guerre franco-anglaise interrompue depuis 1389, reprend en 1415. Lorsque CHARLES VII arrive au pouvoir en 1422, la France est démembrée et ruinée. On imagine facilement combien cette protection royale restera théorique. Elle ne se traduira pratiquement que par le partage de maigres revenus du domaine temporel de l'Evêque, contribuant ainsi à l'appauvrissement de l'Eglise et l'affaiblissement de l'Evêque vis à vis de ses entreprenants voisins.Ainsi le remède apparaît pire que le mal et la conséquence ne se fera pas attendre.


C'est au cours du XVème siècle que l'Evêque perdra toutes ses possessions à Chamaret et que les ADHEMAR deviendront les seuls seigneurs du lieu.Dans quelles circonstances s'est produit cet évènement ?
Aucun document ne nous permet de le préciser.


Nous savons seulement qu'en 1472 une révision des feux ne faisait plus mention de la seigneurie des évêques à Chamaret et qu'en 1506, dans son testament, GAUCHER ADHEMAR, seigneur de Grignan était appelé sans restriction : " Seigneur de Chamaret ". Ainsi s'éteignait la puissance temporelle des évêques de Saint-Paul-Trois-Châteaux dans ce petit village où elle s'était exercée pendant plus de cinq siècles.


Durant deux siècles l'histoire de Chamaret sera alors liée à celle des ADHEMAR DE GRIGNAN. En 1736, le COMTE DU MUY achètera tout le Comté de Grignan. Chamaret restera aux mains de cette famille jusqu'à la Révolution.




Les documents que nous avons pu utiliser pour retracer à grands traits l'histoire des seigneurs de Chamaret jusqu'à la fin du Moyen-Age ne nous permettent guère de restituer la vie des habitants de ce village jusqu'à cette époque.
Nous savons cependant, par l'acte de partage de 1254, que tous habitaient à l'intérieur des remparts et que la plupart vivaient du travail de la terre.


Certains hommages, rendus au XIVème siècle au seigneur de Grignan, nous apprennent qu'il y avait à Chamaret, à cette époque, des tailleurs de pierre, ce qui n'est pas étonnant car les carrières y étaient exploitées depuis l'Antiquité.




A partir du XVIème siècle la vie quotidienne des habitants de Chamaret peut être mieux connue grâce aux archives municipales. Nous citons par la suite quelques faits saillants de cette histoire.


Au XVème siècle , les guerres de religion n'épargnèrent pas Chamaret. En 1561 les protestants saccagent l'église.


En 1579, ils s'emparent de " La Tour "( premier donjon ), reprise par les catholiques, celle-ci changera de mains plusieurs fois.


En 1589, le DUC DE LESDIGUIERES, met le siège devant Chamaret. Au bout de quelques jours, la place est contrainte de se rendre, mais elle sera reprise peu après par les catholiques sous la direction du COMTE DE SUZE.
Pendant cette période de troubles, les habitants sont rançonnés par les gens de guerre et la misère est générale.


Les guerres de religion terminées, la situation ne s'améliora guère. Les bonnes terres sont la propriété du seigneur de Grignan et la population est écrasée d'impôts. Pour essayer de vivre les paysans louent, en 1678, les bois communaux de Saint-Chande, des Balives, du Rouvergue et de la Buisse. Mais les récoltes sont maigres et à la Révolution les bois de chênes verts et de genévriers ont envahi à nouveau ces terres arides.


En 1696, la partie nord du château s'écroulera en provoquant la mort de trois personnes.


En 1772, un violent tremblement de terre secoue tout le Tricastin. Le village de Clansayes est en partie détruit. A Chamaret, les habitants se réfugient à la campagne. Quelques pans de murs du château sont jetés à bas.


Le début de la Révolution de 1789 n'entraînera pas de troubles importants.


En 1796, les Paluds de la commune furent partagés par tirage au sort, chaque personne recevant la superficie d'une cosse ( 114 m² ). Après cette opération chacun défricha sa part et en 1794 presque tous les habitants semèrent des haricots dans leur lot.


Le 24 août de la même année, jour de la la fête du village, on célébra la fête de l'agriculture. Les Chamarétois, musique en tête, se rendirent dans leurs champs nouvellement défrichés et rapportèrent une certaine quantité de rames de haricots verts.


Depuis cette époque, chaque année, le 24 août, jour de la Saint Barthélémy, les jeunes gens renouvellent cette fête de l'agriculture qui est sûrement l'une des plus ancienne du département de la Drôme.


La fin de la Révolution fut beaucoup plus difficile à supporter, pour les habitants de Chamaret. En 1794, sur les 53 hommes valides de la commune, 38 sont sous les drapeaux.


Il s'en suivra en 1795 une grande disette, la commune étant obligée d'aller acheter le blé à Marseille à prix d'or pour nourrir les habitants.


Entre 1799 et 1801, alors que la terreur blanche sévit dans toute la France, des bandes de royalistes et de brigands ravagent le Sud de la Drôme; ils assassinent et pillent les républicains puis se cachent dans les bois.


L'une des bandes les plus terribles est conduite par le curé d'Aleyrac. Celui-ci arrive par surprise au crépuscule, le 2 avril 1800 à Chamaret avec quarante brigants armés. Divisés par petits groupes de 4 à 5 hommes, ils assassinent le maire, le citoyen MAURIN, pillent, incendient les maisons BERENGER, VICTOR, DEVES, DELUBAC, AZARD et s'emparent de 11 800 francs en or. Sur la place publique ils abattent l'arbre de la liberté.Ce sera un des derniers soubresauts de la Révolution.


Après la Révolution, Chamaret connait une ère de prospérité grâce au développement de l'exploitation des carrières de pierre de taille et à l'activité d'une importante usine de soie ( filature ), créée par la famille BERENGER.


La population passera de 360 habitants en 1800, à 635 habitants en 1870, mais la fermeture des carrières et de l'usine de soie, ajoutée à la dépopulation générale des campagnes, provoquera,après 1870,une diminution de la population jusqu'à son niveau du début du XIXème siècle.




De nos jours, l'activité économique du village est essentiellement agricole, cependant, on peut espérer que le tourisme et les séjours de vacances dans ce village attachant, aux paysages si lumineux et verdoyants, pourront donner un regain d'activité à cette petite commune, éloignée du bruit et de la vie trépidante de la grande ville. "

Source : http://latourdechamaret.perso.sfr.fr/pages_html/histoire_chamaret3.html

cadran solaire

cadran solaire

la tour en vue

la tour en vue

statue de Saint-Joseph

statue de Saint-Joseph

autel en marbre

autel en marbre

intérieur de l'église

intérieur de l'église

ancienne borne kilométrique

ancienne borne kilométrique

le beffroi

le beffroi

la tour vue du village

la tour vue du village

la belle tour

la belle tour

rue de la calade

rue de la calade

vue sur la tour

vue sur la tour

le pigeonnier, ancien château

le pigeonnier, ancien château

la belle tour de Chamaret

la belle tour de Chamaret

panorama

panorama

panorama sur la Lance

panorama sur la Lance

le pigeonnier

le pigeonnier

porte des ruines

porte des ruines

la tour

la tour

la Tour de Chamaret

la Tour de Chamaret

les poids descendent au fur et à mesure que les heures passent et font bouger les aiguilles de l'horloge, il faut les remonter une fois tout les 15 jours...

les poids descendent au fur et à mesure que les heures passent et font bouger les aiguilles de l'horloge, il faut les remonter une fois tout les 15 jours...

l'horlogerie est assez complexe

l'horlogerie est assez complexe

l'horlogerie

l'horlogerie

l'ancienne horloge

l'ancienne horloge

popol devant l'ancienne horloge

popol devant l'ancienne horloge

panorama

panorama

vue sur Grignan et le Mont Rachas

vue sur Grignan et le Mont Rachas

Jean-Paul et la vue sur Chamaret

Jean-Paul et la vue sur Chamaret

la cloche de la tour

la cloche de la tour

J-P à coté de la cloche

J-P à coté de la cloche

panorama

panorama

panorama coté Montségur sur Lauzon

panorama coté Montségur sur Lauzon

le plateau du Rouvergue

le plateau du Rouvergue

vue sur le Géant de Provence

vue sur le Géant de Provence

panorama à 180°

panorama à 180°

panorama à 180°

panorama à 180°

Jean-Paul au sommet de la tour de Chamaret

Jean-Paul au sommet de la tour de Chamaret

la terrasse du château

la terrasse du château

vue sur Valréas, Grillon et Colonzelle

vue sur Valréas, Grillon et Colonzelle

J-P au passage de l'échelle

J-P au passage de l'échelle

vue plongeante sur Chamaret

vue plongeante sur Chamaret

mécanisme de l'horloge

mécanisme de l'horloge

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S
Extraordinaire, merci pour le travail. <br /> Bravo<br /> Michèle
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G
bonjour,<br /> merci du commentaire, avec plaisir ;)<br /> à+<br /> Rémi