L'Ardèche à travers le temps...
Les fouilles faites par Yves Esquieu ont permis de découvrir les restes d'une place et de base de colonne d'une villa romaine.
Les évêques s'installent à Viviers entre le iiie et le ve siècles pour se protéger des agressions des envahisseurs barbares.
Plusieurs cathédrales sont successivement construites sur le même site. Résidence des évêques depuis le ve siècle, le bourg devint alors une puissante cité épiscopale aux privilèges confirmés par Lothaire et Charles le Chauve au ixe siècle. D'abord rattaché au royaume de Provence, la ville fait partie du Saint-Empire romain germanique après la mort de Rodolphe III, en 1032, jusqu'en 1308.
L'évêque, vrai maître du pays avec l'archevêque de Lyon, lutta pour l'indépendance du Vivarais jusqu'à l'annexion de Lyon par Philippe le Bel au xive siècle.
Le sud du pays, avec Viviers, reconnut alors la suzeraineté du roi de France et les évêques prirent, au xve siècle, le titre de comtes de Viviers, princes de Donzère et de Châteauneuf-du-Rhône.
En parcourant l'ouvrage d'Eugène Lesourd cité en référence, on signale :
des vestiges gallo-romains découverts au quartier Saint-Pierre.
l'existence d'une bague mérovingienne antérieure au vie siècle (page 352 du tome 1 de l'Histoire du Vivarais de Jean Régné).
la représentation de Saint-Montan jusqu'au xve siècle dans les assemblées régionales et en particulier en 1434, aux états du Vivarais assemblés à Villeneuve-de-Berg.
Saint-Montan eut à souffrir des guerres de religion, occupée en 1570 par l'armée de Gaspard II de Coligny, ensuite, victime de brigandages jusqu'en 1586.
Une confrérie des Pénitents Blancs fut active aux xviie et xviiie siècles.
En 1970, le vieux bourg n'était plus qu'un amoncellement de pierres. Grâce à l'énorme travail de l'Association des Amis de Saint Montan, et de plus de 9 700 bénévoles venus de partout, depuis près de 40 ans plus de 28 habitations ont été reconstruites et les murs des deux châteaux restaurés.
Avant le décret n°2002-500 du 10 avril 2002, la commune s'appelait Saint-Montant.
La Grotte de l'Ermite :
- La légende nous rapporte qu’au 5ème siècle vivait à Laon un pieux personnage appelé Montanus. Sa réputation de sainteté était grande et il prédit la naissance et la glorieuse destinée du futur archevêque de Reims, St Rémi, qui baptisa Clovis en 496. Montanus, importuné par l’affluence des visiteurs qu’attirait sa réputation de sainteté, quitta Laon et vint chercher dans le midi une solitude où il put prier Dieu en paix. Le Val Chaud le séduisit par son âpreté et sa proximité avec Bourg Saint Andéol. Il y vécut 30 ans et repartit finir sa vie en Picardie. Le nom du village de St Montan a pour origine la venue de ce saint ermite.
Le premier nom connu de la ville est Bergoïata, nom d’origine celtique. Au début de l’ère romaine, ce nom devint Bergus ou Burgum.
Le nom actuel, qui remonte au xve siècle, perpétue la mémoire d’Andéol, sous-diacre de l’église de Smyrne venu évangéliser la région et qui fut persécuté et assassiné à Albes (Viviers) puis jeté dans le Rhône et vint échouer sur le rivage de Bergoiate où son corps fut recueilli en 208 et enseveli dans un sarcophage païen au nom de Julius Valérianus.
On édifia sur son tombeau, qu'on crut perdu, une crypte qui donna lieu a l'élévation de deux basiliques dédiées à saint Polycarpe. Il fut retrouvé en 1876 par l'abbé Paradis qui s'intéressait au martyre d'Andéol.
Sous la Révolution, la ville a porté le nom de Bourg-sur-Rhône. Elle a beaucoup souffert du bombardement américain du 15 août 1944 qui détruisit un tiers de la vieille ville et endommagea quelques-uns de ses plus beaux monuments, comme l’hôtel Nicolaÿ (xve siècle), dont il ne reste plus qu’une tour octogonale.
Le bombardement du 15 août 1944 initialement prévu pour détruire le pont suspendu qui traversait le Rhône entre l’Ardèche et la Drôme a fait 149 victimes et 300 blessés, détruisant une partie de la ville. Ce pont a été construit par ordonnance royale du 13 mars 18285 et ouvert à la circulation le 27 avril 1830.
Il s'agissait d'un ouvrage de la compagnie Mignot frères et des Architectes Bruno Plagniol et Marc Seguin et frères. Il sera détruit par dynamitage en 1971 lorsque le nouveau pont (toujours en service) sera officiellement ouvert.